Événement

La chapelle des Boissière de Saint-Salvi

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À la faveur de la restauration des chapelles latérales nord de la collégiale Saint-Salvi, commanditée par la mairie d’Albi en 2023, de très intéressants décors peints ont été mis au jour dans la chapelle Saint-Joseph (située à droite du choeur), sous le décor du XIXe siècle. Les plus anciens datent du XVIe siècle. Il convenait de les interpréter et d’en restituer le contexte. C’est ce que vient de faire l’historien Olivier CABAYÉ au terme de recherches très fouillées, qu’il résume dans cet article.

Dans la piété médiévale, la messe demeure le soutien essentiel pour obtenir le salut de l’âme des défunts. Du XIIIe au XVe siècle, on assiste à une augmentation spectaculaire du nombre de demandes de messes à travers les testaments. Dans une logique d’accumulation, la multiplication et la répétition des célébrations eucharistiques doivent faire fléchir le cœur de Dieu au jour du Jugement dernier et contribuer à obtenir le salut. Ces certitudes de la foi se retrouvent à travers les formules testamentaires qui expriment la volonté des testateurs de bénéficier de messes après leur décès. On dit alors qu’ils fondent des messes, c’est-à-dire qu’ils laissent de l’argent pour rémunérer le prêtre qui célèbrera les messes pour le repos de leur âme et, souvent aussi, celui de leur lignage. Les plus modestes font dire quelques messes basses, les plus nantis des messes hautes, chantées. D’autres choisissent de fonder un obit. Dans ce cas, il s’agit de dire une messe au jour anniversaire du décès et ce, le plus longtemps possible. Pour cela, ils lèguent une pièce de terre, une maison ou tout bien qui produise des revenus annuels. À Saint-Salvi, les chanoines inscrivent le nom du testateur sur un livre, l’obituaire, une sorte de calendrier qui recense les messes à dire chaque jour de l’année pour le repos de l’âme des fondateurs. Enfin, les plus riches peuvent se démarquer en fondant une chapellenie dans l’église. Il s’agit de plusieurs messes hebdomadaires, qui seront dites dans une chapelle, à perpétuité espère-t-on. Cette forme de prière, longtemps réservée à l’élite bienfaitrice de l’église, est accessible à des bourgeois dès le XIIIe siècle et devient courante au XVe siècle1. C’est ce que réalise dans Saint-Salvi le riche marchand Bernard Boissière par son testament de 14782. En plus de nombreuses messes qu’il fait dire dès le lendemain de son décès et le temps du deuil, il laisse le revenu annuel de 12 setiers de blé froment3. On en vendra 6 à la saint Michel de septembre (29 septembre), 6 à la saint Georges d’avril (23 avril) et le fruit des ventes servira à payer un prêtre, le chapelain, pour dire 3 messes basses par semaine à perpétuité. Avec force détails, Boissière fixe les intentions qui doivent être portées à l’autel ainsi que le jour des célébrations : le dimanche pour l’honneur de Dieu, le lundi pour les défunts avec l’office des morts, le vendredi pour honorer la Passion du Christ. Les célébrations portent un message théologique et concernent l’intercession pour le salut de l’âme de Boissière. Le prêtre devra terminer son office par une absoute, une prière pour les morts, dite directement sur la tombe du fondateur avec aspersion d’eau bénite. La chapellenie fondée dans Saint-Salvi se combine aux prières canoniales ce qui bénéficie ainsi à l’âme du défunt. Généreux, Boissière associe les âmes de ses amis, de ses ancêtres et omnium de genere suo à cette multitude de supplications. Il prévoit l’achat d’un missel, d’un calice en argent et « autres ornements », mission qu’il confie à son héritier. Enfin, Boissière précise bien que le prêtre devra être, si possible, de son lignage, en tout cas de bonne vie, mœurs et conversation. Sans doute pense-t-il que la messe d’un prêtre digne est plus efficace que celle dite par un prêtre scandaleux. Il exige de son fils Géraud, lorsqu’il sera prêtre, de célébrer sa première messe à l’intérieur de cette chapelle et d’en être le premier chapelain.

L’institution des chapellenies est relativement rare dans la collégiale Saint-Salvi. En effet, on en compte seulement six dans la seconde moitié du XVIe siècle. Deux sont antérieures à 1500 : celle de Notre-Dame desservie par les prêtres bénéficiers de la collégiale et celle, fondée par un laïc, de Boissière4.

Cela signifie que lorsqu’elles sont insuffisamment dotées ou sans descendants, les chapellenies s’éteignent faute de revenus. Celle de Boissière constitue une exception à deux titres. D’abord Bernard Boissière s’écarte des habitudes de ses contemporains d’Albi, car les riches bourgeois de son temps préfèrent de plus en plus fonder des chapellenies dans l’un des nombreux couvents de la ville, ces derniers répondant davantage aux attentes religieuses des fidèles. Lui, choisit de rester dans sa paroisse. Ensuite, la longévité de sa chapellenie constitue un exemple unique qui s’explique par le fait que sa mise de fonds était conséquente, mais surtout que ses descendants l’ont régulièrement alimentée par des revenus supplémentaires lorsque cela fut nécessaire. Ils en ont donc assuré le bon fonctionnement et la pérennité.

Dans certaines églises rurales, les fondateurs de chapellenie financent parfois la construction d’une chapelle pour accueillir leur fondation. Ils modifient ainsi les plans de l’édifice. À Saint-Salvi, les chapelles existent déjà. Boissière choisit d’investir la chapelle dédiée au Saint-Sépulcre. Cette invocation fait référence au sacrifice salvateur du Christ au terme de sa Passion. La dévotion à la Passion et plus généralement aux souffrances du Christ correspondent à une forme de piété typiquement médiévale qui reste encore très répandue tout au long du XVIe siècle. Dans une perspective eschatologique, le testateur s’en remet ainsi à l’intercession puissante du Christ lors du Jugement dernier. La forte présence des Boissière, tant par les messes que par les tombes, interfère avec l’identification de la chapelle. On assiste à une forme de privatisation de l’espace sacré qu’est l’église. Cela se traduit dans les actes notariés par la dénomination indifférenciée de « chapelle des Boissière » ou de « chapelle du Saint-Sépulcre » qu’on attribue à ce lieu. L’appropriation s’exprime ici par la répétition de la lettre « B », manière d’identifier clairement l’appartenance de cette chapelle au lignage et le rappel du nom du fondateur et patron, Boissière. La litre, ou bande noire, qui entoure la chapelle, est une marque de deuil qui rappelle sa fonction de lieu de sépulture. Normalement, elle a vocation à être provisoire (la durée du deuil), mais avec l’acceptation du chapitre, il est possible d’accorder au fondateur le droit de ne pas l’effacer5. Cela renforce ici le caractère exceptionnel de sa découverte. Les frises de flammes noires répétées qui ceinturent aussi la chapelle porte un message similaire, celui du deuil, mais aussi celui de l’espérance et de la victoire de la vie sur la mort.

L’importance que Boissière accorde au salut de son âme et la pratique de dévotion qu’il introduit dans la chapelle sont à la hauteur de la richesse du personnage. Boissière s’intitule marchand de Rodez vivant à Albi. Il dispose de biens à Rodez, mais aussi dans Albi et ses environs. Dans plusieurs villages, il lègue d’ailleurs quelques piécettes au bassin du purgatoire, une œuvre pie destinée à faire dire des messes pour les âmes du purgatoire. Il cède à son fils Géraud tous les livres de droit qu’il a dû lui acheter pour ses études. En 1478, la diffusion du savoir par l’écrit reste rare et onéreuse ce qui explique la mention spéciale dans son testament. Un livre de compte conservé aux archives du Tarn témoigne de la grande étendue des activités commerciales de Boissière et de la variété des produits qu’il commercialise6. Son testament évoque des charges de pastel qu’il lègue, signe d’une activité encore à ses débuts, mais appelée à un grand avenir. Il n’est donc pas interdit de mettre en lien les signes de cette réussite sociale avec les décorations retrouvées sur les murs de la chapelle. L’individu peint porte des vêtements du XVe siècle, la même datation que l’on peut accorder aux lettres gothiques du phylactère et du socle. S’agit-il de Bernard Boissière et de sa femme Bone de Longeyre envers qui il manifeste une attention particulière7 ? Il est impossible de répondre avec certitude. Il n’est pas rare de voir sur des peintures ou des retables la figuration du donateur et celle de son épouse, voire parfois de toute sa famille en train de prier. Outre le fait de rappeler qu’il est le bienfaiteur de cette chapelle, c’est aussi une manière de rester dans les mémoires et de réactiver les prières à son intention. L’attitude du personnage de la peinture suggère la permanence symbolique de sa prière. Sous le dallage son corps, sur les murs son image. Les vêtements qu’il porte rappellent le costume consulaire composé d’une robe et d’un chaperon8. Bernard Boissière a été consul d’Albi à deux reprises en 1449-1450 et en 1466-14679. Il est premier consul en 1449, mais passe à la quatrième place à son second mandat. Étant marchand, il cède le rang aux gradués et aux nobles. Cherche-t-il ici à mettre en évidence sa position éminente dans la cité ? La peinture, contemporaine du consulat, est-elle plus ancienne que la fondation de la chapellenie ? Seule une étude plus précise des pigments pourrait indiquer la couleur initiale du vêtement pour laquelle on peine à savoir s’il s’agit d’un noir dégradé (la couleur des consuls) ou d’un vert.

Dans son testament Bernard Boissière recommande à ses successeurs de conserver l’administration de cette chapellenie. Cela passe par une entente avec le prévôt des chanoines qu’il a institué co-patron de la chapellenie avec ses héritiers10. À cette date, Saint-Salvi porte encore le titre de monastère, bien que les chanoines ne soient plus des moines. En 1523, le chapitre est sécularisé, c’est-à-dire que les chanoines sont déchargés de la vie communautaire… qu’ils délaissaient depuis quelques temps d’ailleurs. Il semble que les héritiers de Bernard aient scrupuleusement répondu à ses attentes. En effet, des descendants de la famille Aussaguel de Lasbordes disposaient d’éléments attestant qu’au XIXe siècle encore, l’église Saint-Salvi assurait toujours un service pour Boissière, leur lointain aïeul. On peut suivre plusieurs étapes de l’histoire de cette chapellenie.

En 1501, on sait que Géraud, le fils de Bernard, dessert la chapellenie11. Il meurt peu de temps après et fut certainement inhumé dans la chapelle familiale. Ce n’est pas le cas de son frère, Salvi, qui demande à reposer à Bourges où visiblement il s’est établi12. Malgré cela, il demande un service funéraire à Albi, mais précise que son exécuteur testamentaire pourra le faire célébrer dans l’église de son choix. Bone Boissière, fille de Bernard choisit de se faire enterrer à Rodez auprès des ancêtres du lignage restés dans cette ville13. On pourrait croire à un délaissement du tombeau familial comme cela se produisait fréquemment faute d’héritier ou de revenus suffisants. Mais Catherine Boissière, petite-fille de Bernard, habitant Gaillac, stipule dans son testament de 1540 qu’elle veut reposer dins la gleysa de sant Salvy de la cieutat d’Alby et dins la tomba qui es dedans la cappela des Boysseyras14. Elle identifie cette chapelle à sa famille et non à sa dédicace initiale. Son fils prêtre, François Rossignol, en est le chapelain15. Par divers legs, elle augmente les revenus et demande aussi une absoute sur sa tombe. En 1568, on retrouve à nouveau les descendants du lignage réunis pour choisir – on dit « élire » – le nouveau chapelain16. Ils sont cohéritiers et à ce titre patrons de la chapellenie. En tant que lointains successeurs de Bernard Boissière, il leur revient d’entretenir la chapellenie et de veiller à ce que le service religieux y soit célébré. Il est intéressant de constater que parmi les quatre « succedants à feu sire Bernard Boissière », plus aucun ne porte le nom de Boissière. Le nom réapparaît plus tard, mais l’essentiel de la descendance se fait par les lignées féminines17. Apparaissent alors au XVIe siècle les noms de familles alliées, Étienne, Descarlhan, Lafont et Rossignol, de grandes familles qu’on retrouve au consulat, dans les cours de justice et les chapitres de la ville. La descendance se maintient par endogamie dans un même rang social. L’élection doit se faire dans la maison des héritiers de Jean Boissière, un autre petit-fils de Bernard. Malheureusement, la documentation s’arrête à ce moment-là pour cette question18.

Au XVIIe siècle, les descendants de Boissière semblent oublier de rémunérer le chapelain. Attendant la mort dans son lit, Bernard Groc, prébendier du chapitre et chapelain de la chapellenie des Boissière, ajoute in extremis un codicille à son testament (24 mars 1630). Il déclare être en procès avec Noble Antoine de Boissière, « et autre tenanciers des biens », pour les arrérages du service religieux de la chapellenie. Malgré le peu de temps qu’il lui reste, Groc n’abandonne pas son combat. Il lègue au chapitre la moitié de ce qui lui est dû pour la fondation d’un obit pour le salut de son âme, à charge pour les chanoines de recouvrer les sommes19. On peut faire confiance à la détermination des chanoines qui ont, par le passé, obtenu gain de cause contre les Boissière visiblement mauvais payeurs20. Le chapelain est aussitôt remplacé par un clerc de la famille : Nicolas Chambert. En 1630, alors étudiant en théologie à Paris, il prend possession de la chapellenie par procureur21. Les lignages se sont enrichis et multipliés. Outre les Chambert, d’anciens marchands dans la voie de la notabilité, on trouve maintenant les Nupces et les Aussaguel. Ils ont suivi le même itinéraire d’ascension sociale depuis le milieu du XVIe siècle. Les terres qu’ils ont acquises leur permettent de porter des titres de noblesses et d’être reconnus comme tels. C’est peut-être de cette période que date la peinture du blason qui orne la chapelle. Cela montre l’entretien régulier du lieu et son enrichissement au fil du temps. La date peinte, 1593, marque peut-être une étape dans les embellissements et les restaurations. Cette année-là meurt Antoine Boissière, arrière-petit-fils de Bernard, la date commémore peut-être cet événement22. En revanche, elle ne paraît pas correspondre à réalisation de la couronne des « B » et du blason qui sont ultérieurs. La couronne qui surmonte la lettre est un signe héraldique. Dans ce langage elle semble correspondre à celle d’un marquis. Les Nupces portent ce titre pour Florentin. Dans ce cas, il faudrait admettre que le « B » surmonté d’une couronne de marquis a été commandé à la fois pour rappeler le lignage fondateur de la chapellenie, mais aussi pour affirmer la réussite sociale de ses descendants. C’est une fierté que de disposer d’une chapelle entière dans cette église d’Albi. Toutes les familles ne peuvent prétendre à une telle ancienneté.

Pour ce qui est des armoiries, elles peuvent se lire ainsi D’or à l’arbre de sinople sur une terrasse du même, avec un lion léopardé d’argent brochant sur le fût, timbré d’un heaume à lambrequin23. Il est nécessaire de replacer la réalisation de cette peinture du XVIIe siècle dans son contexte. À l’image de grandes familles de la noblesse, celles de la bourgeoisie montante adoptent l’usage des blasons. Au milieu du XVIIe siècle, les cartulaires de la ville d’Albi reproduisent les blasons de tous les consuls24. On voit même les sixièmes consuls, les artisans, céder parfois à la mode. Même s’il est de bon ton de s’inspirer de son patronyme pour imaginer son blason, on observe fréquemment un décalage entre le nom et le motif représenté. Boissière vient de l’occitan et signifie « buisson ». Pourtant, c’est un arbre qui est figuré. Cela n’est pourtant pas rédhibitoire. En consultant le grand armorial de France dressé à la fin du XVIIe siècle, on constate que les Boissière de la Selve (près de Rodez) ont aussi un arbre sur leurs armes25.


Le lion fait écho à celui que l’on retrouve sur le blason d’Albi. Est-ce une référence intentionnelle ? Le heaume qui surmonte le blason est tourné vers la gauche. Si les Boissière, malgré la particule que l’on voit progressivement apparaître, se réclamaient de la noblesse, il serait représenté de face. Il est peu probable que Bernard Boissière ait disposé d’armoiries au moment où il teste. Il était fréquent que les chapellenies fussent restaurées voire rénovées par les descendants qui en augmentaient les revenus. Donc, faute d’éléments comparatifs fiables, ce blason n’apporte pas d’élément déterminant pour la compréhension du décor de cette chapelle, ni l’identification des personnages, mais n’infirme en rien ce qui a été dit.

Reste la dédicace de la chapelle appelée du Saint-Sépulcre jusqu’au début du XVIIe siècle. Dans les testaments, lorsque les testateurs demandent à reposer dans l’église et y fondent un obit qui impose de se déplacer sur leur tombe, ils n’indiquent pratiquement jamais le lieu de leur inhumation, contrairement à la pratique observée dans la cathédrale. Bien souvent ils laissent à leur exécuteur testamentaire et aux chanoines le choix de l’emplacement de leur tombeau. En conséquence, hors celle de Notre-Dame, de Jean-Baptiste, de Roch et d’Augustin, peu de chapelles sont identifiées26. En 1686, le prêtre Pierre Perrier fonde plusieurs obits dans un « en la chapelle du Christ qui est à la droite de l’entrée du chœur 27». Est-ce la chapelle des Boissière ? Y avait-il un tableau d’une mise au tombeau ou de la Résurrection du Christ dans cette chapelle ? Il faut attendre un siècle pour retrouver une nouvelle mention de cette chapelle à l’occasion de l’inventaire réalisé en 1790. On rencontre quelques difficultés à suivre l’itinéraire emprunté par les visiteurs de l’église. Ils recensent ce qui a de la valeur et ne cherchent pas à se repérer. Une indication désigne peut-être la chapelle qui nous intéresse « à la chapelle qui est au bout de la tour à côté de la chapelle de St Augustin »28. S’il s’agit de la chapelle des Boissière, le nom s’est perdu depuis la fin du XVIIe siècle. La dédicace au Saint-Sépulcre ou au Christ a disparu des mémoires et ne réapparaît pas au XIXe siècle. En 1925, L. de Lacger identifie cette chapelle comme étant celle de Saint-Joseph tout en rappelant qu’elle était dédiée à saint Eutrope auparavant29.

La redécouverte du décor de la chapelle actuelle de Saint-Joseph fait renaître une tranche de l’histoire d’Albi. Elle nous replace dans un lieu qui a perdu sa fonction initiale et au cœur d’une pratique dévote aujourd’hui disparue. Jusqu’au XIXe siècle, les chapelles connaissaient une intense activité liturgique qu’il reste difficile d’imaginer. Dans le cas présent, la chapelle est aussi un espace d’inhumation, l’espace des morts d’une famille. L’éclairage actuel, la disparition d’une partie du décor peint, du mobilier, peinent à restituer l’ambiance. Cela rappelle que l’image de Saint-Salvi de la fin du Moyen Âge et de l’Ancien Régime présente peu de similitude avec celle que nous connaissons de nos jours.

  1. Chiffoleau (Jacques), La comptabilité de l’au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d’Avignon à la fin du Moyen Âge, Rome, École française de Rome, 1980, p. 332 et s. ↩︎
  2. Testament du 30 juillet 1478, AD 81, 1 J 837². ↩︎
  3. Le setier est une mesure de blé qui à Albi équivaut à 121 litres de céréales, soit ici 1452 litres de blé. ↩︎
  4. AD 81, 6E13/54. Il a été possible de repérer en 1570, la chapellenie de Saint-Georges, fondée par un chanoine, (fol. 83), en1571 la chapellenie de la famille Étienne, famille alliée des Boissière (fol. 122), en 1572, chapellenie de Navarre, fondée par Pierre de Navarre, un prêtre de l’église (fol. 186) et en 1573, la chapellenie Saint-Laurent fondée par un prêtre Guillaume de Lavernhe (fol. 209). ↩︎
  5. Mathieu (Rémi), Le système héraldique français, Paris, Janin, pp. 220-229. ↩︎
  6. AD 81, 3E3/2. ↩︎
  7. Dans son testament, il lui restitue sa dot (ce qui lui ouvre le droit de se remarier éventuellement), lui laisse la maison dans Albi, une rente de 8 setiers par an de blé, 3 pipes de vin et 3 lt de rente par an. Il ne la laisse pas dans l’indigence, ni à la charge de ses enfants (le sont-ils d’ailleurs) ce qui posait souvent des problèmes et renforçait la fragilité économique des veuves. ↩︎
  8. Le port de la robe et du chaperon consulaire ont varié dans le temps. À la période moderne, selon la période de l’année, la fête ou l’événement, la tenue des consuls était différente. Au cours du XVIe siècle, le vêtement mi-partie rouge et noir s’est peu à peu imposé. ↩︎
  9. La permission de porter des robes consulaires est donnée en 1438 par l’évêque Robert Dauphin, AD 81, 4 EDT AA 4 fol. 48v et pour le consulat, CC 196 et CC 200. Son fils Salvi l’est deux ans après la mort de son père en 1480-1481. ↩︎
  10. Le patron est le nom donné à celui ou ceux à qui reviennent la faculté de désigner le chapelain assurant le service religieux. La fondation de Boissière ne se fait donc pas sans le consentement du chapitre. ↩︎
  11. AD 81, 1 HDT 66, acte volant. Un Géraud Boisserie est prévôt de Saint-Salvi jusqu’en 1498, s’agit-il du même individu ? ↩︎
  12. Testament du 25 avril 1505, AD 81, E 145. ↩︎
  13. Ibid, testament de 1539. ↩︎
  14. Testament du 12 août 1540, AD 81, 33 J 39. Elle avait rédigé un autre testament le 21 août 1528 où elle demandait à reposer dans la chapelle des Boissière in tumba parentum et antecessorum suorum, 33 J 8. ↩︎
  15. Catherine, fille de Salvy, a été mariée à un Rossignol (peut-être Pierre), puis à Jean Landes marchand de Gaillac. C’est son fils François Rossignol qui est le chapelain et meurt en 1568. ↩︎
  16. Actes du 15 au 17 décembre 1568, AD 81, 6 E 13/55 fol. 12 et s. ↩︎
  17. L’exemple est loin d’être unique dans l’histoire d’Albi. Ainsi, le grand marchand pastelier qui marque la première moitié du XVIe siècle, Simon Saunalh, survit par les filles qu’il marie à d’autres familles marchandes du même rang social. ↩︎
  18. Un accord entre les Boissière et le chapitre Saint-Salvi en 1616. Les descendants de Jean Boissière, qui par testament de 1553 a fondé un obit dans la chapelle où repose son grand père, ne paient pas la pension qu’ils doivent. Ils sont condamnés la chambre des requêtes de Toulouse, AD 81, G 362, fol. 118 et s. ↩︎
  19. AD 81 G 362 fol. 370. ↩︎
  20. Après plusieurs années de procédures, Nicolas Boissière doit payer le cens qu’il n’a pas réglé au chapitre depuis vingt-neuf ans, pour quatre biens fonciers, AD 81, G 362 fol. 144 et s. ↩︎
  21. Nicolas Chambert (ou Chabert) est prêtre. Le dernier chapelain Bernard Gros est décédé. La collation lui a été faite par Antoine Boissière. Le procureur de Chambert est mis en possession sur accord du vicaire général du prévôt, AD 81, acte du 11 mai 1630, 3E3/287. ↩︎
  22. Date du testament 12 juin 1593, rappelé par sa femme Catherine de Nupces, AD 81, G 362 fol. 118.
    [1] « Les émaux sont à confirmer après analyse des pigments, mais ↩︎
  23. [1] « Les émaux sont à confirmer après analyse des pigments, mais comme l’arbre est de sinople, et le lion d’argent, le champ serait logiquement d’or », je remercie Matthieu Desachy pour cette description et ses explications. ↩︎
  24. AD 81, 4 EDT AA 7. ↩︎
  25. Les Boissière d’Albi n’y figurent pas. Armorial général de France, dressé, en vertu de l’édit de 1696, par Charles d’Hozier. (1697-1709). XIV Languedoc, I, p. 983, BNF, Ms fr. 32241. ↩︎
  26. Toutes ces chapelles sont proches du chœur et donc des chanoines. Celles de la nef entourent plutôt l’espace paroissial ce qui peut expliquer la différence dans la connaissance des dédicaces. ↩︎
  27. Perrier lègue 3 000 lt, une somme considérable, le 12 mai 1686, AD 81 G 363 fol. 248. ↩︎
  28. AD 81, Q 412. ↩︎
  29. Lacger (Louis de), « Histoire de l’abbaye de Saint-Salvy d’Albi du VIe au XIIe siècle », dans Revue Mabillon, Ligugé, 1925, p. 52. ↩︎



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