Sainte Cécile est vénérée à Rome depuis au moins le VIe siècle et son culte semble s’être répandu dans l’Albigeois dès le haut Moyen Âge. Qui est donc cette Sainte invoquée par les chrétiens depuis si longtemps ?
Une martyre romaine du IIIe siècle
Cécile vit dans la capitale de l’Empire romain au début du IIIe siècle. Chrétienne, elle y subit le martyre en raison de sa foi vers l’année 223, sous la persécution d’Alexandre Sévère.
Si la biographie de sainte Cécile est rapportée par des traditions dépourvues de garantie historique, son existence est en revanche certaine. Nous savons que sainte Cécile est vénérée par l’Église de Rome dès 545 comme vierge et martyre et qu’elle est fêtée au calendrier liturgique le 22 novembre. Son nom est même inséré dans le canon de la messe.
Le récit de la vie de Cécile est emprunté aux Passions qui regroupaient les vies édifiantes des martyrs des premiers siècles. On s’en inspire alors pour les saints que l’on désire honorer. D’après les Actes de Cécile (Ve siècle), repris par le dominicain Jacques de Voragine dans sa Légende dorée (vers 1261-1266), Cécile appartient à l’illustre famille des Caecilii. Élevée dans la foi chrétienne, jeune fille très fervente, elle fait le vœu de virginité. Mariée de force à un païen du nom de Valérien, elle convainc son mari de partager son vœu. La nuit même de leurs noces, Cécile lui déclare qu’un ange veille sur sa virginité. Désireux de voir cet ange, Valérien veut se faire instruire dans la foi chrétienne. Il est baptisé avec son frère Tiburce par le pape Urbain Ier. Alerté par les conversions et le zèle de ces deux frères (ils s’emploient à faire en sorte que les chrétiens martyrisés de Rome aient une sépulture digne), le préfet Turcius Almachius les fait arrêter. Pendant leur conduite au supplice, Maxime, leur geôlier, édifié par l’attitude des deux frères, se convertit à son tour. Tous les trois meurent pour leur foi.
Séquestrée dans sa maison, Cécile n’en poursuit pas moins sa mission d’accueil et de catéchisation des Romains qui embrassent le christianisme. Le Pape vient régulièrement baptiser chez elle. Dénoncée à son tour, Cécile est traduite devant la justice du préfet de Rome. Comme elle refuse de « sacrifier aux idoles », c’est-à-dire d’abjurer le christianisme, elle est condamnée à être ébouillantée, mais les vapeurs ne parvenant pas à l’étouffer, on décide de la décapiter. Le bourreau s’y reprend à trois fois sans y réussir, laissant visibles trois blessures au cou (que l’on retrouve sur la statue de la Sainte). Finalement, Cécile meurt au bout d’une agonie de trois jours, pendant lesquels elle trouve la force de prier et de chanter des psaumes (ce qui fera d’elle la patronne des musiciens). Auparavant elle fait legs de sa maison au pape Urbain Ier pour qu’il la transforme en église ; c’est aujourd’hui l’église Sainte-Cécile-du-Trastevere où sont toujours vénérés les restes de la Sainte.
La patronne de la cathédrale d’Albi
Le culte à sainte Cécile semble s’être introduit à Albi dans le haut Moyen Âge, très probablement sous l’influence des Wisigoths. Ces derniers sont venus de Rome dans la région toulousaine au début du Ve siècle, faisant de Toulouse la capitale de leur royaume. Il est possible que des reliques de la martyre romaine aient été emportées par eux et que ces mêmes reliques soient venues à Albi, une fois le christianisme implanté dans la région.
La cathédrale d’Albi est placée sous le vocable de sainte Cécile depuis au moins les années 920, mais les historiens s’accordent à penser qu’elle lui était dédiée bien auparavant.
La présence de reliques de la Sainte à Albi est formellement attestée vers 1130, mais, comme dit plus, elle pourrait remonter au haut Moyen Âge. Ces restes sont détruits à la Révolution. Mais fort heureusement d’autres reliques de sainte Cécile rejoignent la cathédrale en 1468 par l’entremise du cardinal Jean Jouffroy, évêque d’Albi. Ce sont celles-là qui sont aujourd’hui conservées dans la châsse-reliquaire, œuvre de l’orfèvre parisien Placide Poussièlgue-Rusand (1824-1889), actuellement placée dans la chapelle du Christ.
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